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Retour de Tangopostale 2015

Un grand festival. C’est mon impression particulièrement cette année. Un très bon niveau de prestations et de fréquentations. Les danseurs viennent de loin, de très loin parfois, mais le fait de retrouver les visages de tous les amis et relations faites un peu partout en France et en Europe suffit à faire mon bonheur pendant ces 10 jours (…)

Un grand festival. C’est mon impression particulièrement cette année. Un  très bon niveau de prestations et de fréquentations. Les danseurs viennent de loin, de très loin parfois, mais le fait de retrouver les visages de tous les amis et relations faites un peu partout en France et en Europe suffit à faire mon bonheur pendant ces 10 jours.

Cette année je me suis lâchement défilé et je n’ai pas participé aux actions des bénévoles…mais tous les jours j’ai pensé, en transpirant et pestant contre la chaleur, que d’autres se tapaient l’installation et le démantèlement de toute la logistique (énorme!) de cet événement. Bravo et merci à ceux qui ont oeuvré pour nous.

Bientôt 16h, j’attrape le métro, descente à Capitole, sortie devant l’Office du Tourisme, direction la Garonne. Un foule de badauds et touristes sillonnent déjà les rues…cela ressemble de plus en plus aux Remblas de Barcelone…

La musique du tango n’est perceptible qu’à quelques mètres seulement de la Daurade. Depuis le haut du quai on domine l’ensemble de la piste de danse.

Ils sont déjà là, certains s’agitent aux rythmes de la musique…comment peuvent ils faire?…D’autres sont courageusement assis sur des chaises ou attablés devant un verre, à l’ombre…

Le DJ ajuste ses manettes, annonce la prochaine tenda, infatigable, passionné. Les jambes des tangueras se lèvent, tournent, évitent miraculeusement le couple d’à côté; tout ce monde, ce microcosme, apparaît dans son étrange singularité depuis le haut de ce quai de la Daurade…

La Coupole de La Grave continue de se refléter dans la Garonne, imperturbable, immuable…

Autres temps forts de ce festival: les milongas à Mermoz.

Quand j’arrive la salle est déjà remplie, et déborde même par toutes ses ouvertures, petites terrasses ou s’entassent les tangueros/ras qui n’en peuvent plus de la chaleur. Les ventilateurs et brumisateurs installés autour de la piste ne suffisent pas à empêcher les chemises de coller, les chevelures de se mélanger dans un doux bain humide qui laisse une trace non virtuelle du dernier partenaire rencontré.

J’admire le professionnalisme de l’orchestre, et je les plains très fortement car ils ont gardé (classe!) la cravate et le veston!

Beaucoup de Tangueras restent encore assises à attendre une invitation, malgré les incitations des organisateurs à inviter des personnes inconnues. Encore peu d’hommes acceptent les invitations des femmes, ce qui en décourage certaines à franchir le pas. Il faudra peut être un jour prévoir des cours dans ce sens : stratégie de positionnement dans le bal, comment aborder un tanguero, etc…

La soirée avance et la température baisse. Il devient très agréable de sortir boire un verre et s’asseoir sur les marches du perron de l’entrée. La pleine lune se reflète sur les eaux de la piscine, les branches des arbres commencent à onduler sous le vent, des couples vont et viennent, le son de la musique du tango parvient à mes oreilles…Une bonne onde arrive et s’installe…

Pas possible d’assister à tout ce qui est proposé. Je rate (et je le regrette encore!!) la soirée où ils ont dansé dans le noir complet ! Le seul moyen de repérer un/une partenaire était donné par un bracelet lumineux de couleur différente. Avec interdiction de se parler ! J’ai pris mon pied avec une belle inconnue…ou bien j’ai dansé avec un super étalon, mais je ne sais pas qui c’est !!

Il fallait également absolument assister à la soirée de musique alternative et au spectacle donné jeudi soir à la Grainerie. Pas de chance c’est le jour où mon corps, et mon esprit, ont décidé de faire relâche. Dodo à 21h ! Ça ne vous intéresse pas, je sais. Par contre je peux vous en parler car je l’ai vu quand même !

La Despedida est un moment magique où l’on retrouve des connaissances faites durant le festival. On discute comme si on se connaissait depuis toujours alors qu’on s’est vu 2 ou 3 fois…On évoque les soirées, les spectacles, les DJ’s qui ont été bons, les autres moins bons, bien que ce soit purement subjectif !…Les liens se créent, les adresses s’échangent, et il reste encore de l’énergie pour danser.

La terrasse extérieure est encombrée de chaises où l’on vient se reposer et prendre le frais entre 2 tendas (certains y ajouteront un combat contre des moustiques très amoureux de la peau humide…).

Un mât a été dressé au milieu de la piste. On tournait autour depuis le début de l’après midi, étrange cette façon de nous rappeler le respect des règles de circulation…L’énigme est levée quand je vois une étrange et frêle jeune femme sauter sur la piste et grimper en haut du mat en 3 secondes, redescendre le temps d’un souffle, s’accrocher perpendiculairement au mât, tomber (faire semblant!) remonter aussi vite…bref un spectacle de cirque, un plaisir pour les yeux, une occasion de souffler pour les danseurs…de courte durée car le DJ ne nous laisse pas « tomber » aussi facilement et nous remet le couvert ! Jusqu’à minuit ! Et certains y étaient depuis 3h de l’après midi. Des fous, moi je vous dis !

Ces mêmes fous seront ils encore là l’année prochaine ? Moi je suis persuadé que oui. Eux ou leurs copains, c’est sûr !…parce que tangopostale n’est pas prêt de s’arréter, et va étendre sa renommée à travers…la planète ! à l’image de la poste aérienne qui a inspiré son nom, et qui va également guider ses pas.

Claude Gosselin

Photo extraite de la magnifique collection de DJ BYC Bernardo – lien

D’autres photos de Tangopostale seront publiées prochainement par les photographes présents sur le festival, j’espère pouvoir joindre les liens à ce texte.

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