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Initiation à la musique du tango

Ce texte est une compilation de données recueillies sur le net.

J’ai ajouté des liens vers des videos que vous pourrez écouter en même temps que votre lecture (liens à ouverture indépendantes du site).

Je souhaite que les personnes qui ont des connaissances dans ce domaine apportent les commentaires ou corrections qu’elles jugeront nécessaires.

Merci.

Claude Gosselin

Pour se mettre en bouche, et surtout pour faire plaisir à nos oreilles

Quelques tangos célèbres (cliquez sur le titre):

La Cumparsita (une version de 1930)

La Cumparsita version plus moderne!

El Choclo

Adios Muchachos

Libertango

A media luz

Tango caminito

Por una cabeza

Oblivion

Sur cette vidéo des passages célèbres et émouvants

Buenos Aires au début du siècle :

lien vers le site Le Petit Hergé (origine photo)

«Une échoppe de cordonnier noir, une épicerie galicienne, un marchand de tissu catalan, un tenancier d’hôtel français, des maçons napolitains sur les chantiers, des colporteurs syriens, des Turcs fumant le narguilé sur le trottoir, regardant passer des immigrés russes qui se pressent à l’office de l’église orthodoxe.»

Cette simple phrase (extraite du site Wikipedia dédié au tango) décrit assez bien la variété des populations immigrantes qui ont fondé l’Amérique du sud et particulièrement l’Argentine.

Parmi ces populations, la communauté noire, issue de l’esclavage demeure importante en ce début du XXième siècle et elle sera à l’origine du tango.

L’origine du terme « tango » est très controversée. Certains font un rapprochement avec le terme « tambo » qui désigne un lieu de réunion dans la langue des autochtones quechua.

Le tango est à cette époque un mélange de danses très diverses pratiquées par les populations d’origine africaines. Ces danses inspireront les danses de salon européennes qui commencent à être pratiquées à cette époque dans le Rio de la Plata (telles que les Mazurkas, scottish valses…)

Le terme « milonga » serait également d’origine africaine et participerait aux origines du tango.

Cette époque voit déferler nombres d’immigrants venus tenter leur chance en Amérique du sud. Il y a beaucoup d’hommes, et ils sont tellement majoritaires (quelle belle époque diront les tangueras d’aujourd’hui !) qu’il est normal de voir des hommes danser ensemble.

Quant aux instruments de musique, les petits groupes utilisent plutôt les classiques guitares et flutes. L’instrument mythique qu’est devenu le bandonéon est arrivé plus tard.

Il apparaît alors un nouveau concept de danse, mélange de différentes origines, africaine pour le rythme, joué par des italiens, avec des mélodies plutôt d’Europe de l’Est.

Cette découverte du tango en Amérique du Sud va bientôt être transportée en Europe. La société parisienne très intéressée par les nouveautés adopte vite cette nouvelle danse qui en même temps se voit coller l’étiquette de danse bourgeoise.

De retour en Argentine et en Uruguay le tango est prêt pour entamer une nouvelle carrière.

Il va évoluer en acquérant des pas plus complexes, et un tempo plus lent (années 1930 : période de la Vieille Garde). Ce qui permet de danser sur des rythmes de valses.

L’Age d’or (de 1940 à 1955) voit à nouveau le rythme s’accélérer. Période faste pour Osvaldo Pugliese et Anibal Troilo.

On parle de 600 orchestres de tango qui auraient œuvré à cette époque dans la région de Buenos Aires.

Et puis c’est un lent déclin jusqu’à la fin des années 1980, causé principalement par le grand succès des danses modernes venues de l’autre Amérique, celle du nord, avec le Rock and Roll notamment. D’autres raisons telles que la dictature en argentine ont fortement participé à ce ralentissement.

Depuis les années 1990 on assiste à une renaissance. On dit que le spectacle « Tango argentino » présenté en 1983 au théâtre du Chatelet aurait amorcé une tourné européenne et fait redécouvrir cette danse devenue contemporaine !

Les échanges se multiplient entre l’Europe et le Rio de la Plata. Une nouvelle passion est née, des enseignants se forment et vont faire connaître cette danse devenue « d’improvisation ».

En écho à cet engouement européen, l’Argentine et l’Uruguay vont progressivement reprendre leur passion pour le tango jusqu’à aboutir à une véritable « explosion » à la fin des années 1990.

Alors qu’en Europe il est encore marginal (underground !) et donc réservé à une certaine « élite », il va progressivement se démocratiser jusqu’à la fin des années 1990 où les « milongas » vont fleurir un peu partout à Paris. Belle opportunité pour les professeurs de tango. Et c’est les argentins qui accepteront de faire le voyage qui en profiteront !

Il faut dire quelques mots du « tango de salon ». C’est une danse faites de figures qui se succèdent à un rythme prédéfini (vite, vite, lent…) avec des tenues du corps plutôt académiques. On pratique ce tango de salon plutôt dans les soirées danses …de salon ! C’est-à-dire en alternances avec les autres danses de salon.

Alors que le tango argentin est une danse d’improvisation (assez difficile à apprendre, il faut le dire !) où l’on crée en permanence son nouveau pas en fonction de la musique, de l’environnement, de son humeur…

Quelques éclairages supplémentaires sur des points de détail :

La Cumparsita, le tango le plus célèbre et le plus interprété (on parle de 1500 interprétations) est …uruguayen !

Francisco Canaro, chef d’orchestre dit on le plus enregistré dans le monde), était uruguayen !

Par respect pour les Uruguayens il est bon que l’appellation tango argentin soit de plus en plus remplacée par celle de « tango », sans qualificatif, qui signifie tango du Rio de la Plata. Sinon, pour parler du tango associé aux danses de salon, on dit généralement «tango de salon».

Les premiers tangos avaient un rythme avec une mesure en 2/4. On est passé ensuite (vers 1920) à un rythme en 4/4.

Le jeu musical dans les orchestres est réparti également entre les différents  instruments qui se relaient  au cours de l’interprétation.

Un orchestre de Tango typique est composé d’un piano, d’une contrebasse, de deux violons et de deux bandonéons.

D’après des gens biens informés ayant accès aux « archives du tango », le premier « groupe » de tango (années 1870) était composé de deux afro-argentins, Casimiro Alcorta, (au violon) et Sinforoso (à la clarinette).

Le bandonéon fut introduit aux alentours de 1880 par les immigrants. Il a remplacé les parties jouées initialement par la flûte. Le bandonéon dans les parties aiguës sonne comme un violon.

C’est Roberto Firpo qui aurait utilisé le piano pour la première fois dans l’orchestre de tango.

La contrebasse quant à elle fut introduite dans l’orchestre de tango par Francisco Canaro.

Le tango chanté est appelé « tango-cancion ». Le chanteur (ou la chanteuse !) est accompagné bien entendu par les divers instruments. Le chanteur de tango le plus célèbre est Carlos Gardel. (vous pouvez voir Carlos Gardel danser le tango sur cette vidéo – vers 1mn10).

Vers les années 1960 Astor Piazzolla fait partie des premiers compositeurs ayant écrit des tangos aux rythmes complexes et changeants, (difficiles à danser !) mais très intéressant à écouter (certains diront surtout à écouter…). Le tango fait alors partie des œuvres magistrales des grands orchestres.

Les orchestres modernes savent reprendre les anciens thèmes mais aussi en créer de nouveaux, alliant de nouveaux instruments (on a vu de la batterie à certains concerts, pas appréciée par tout le monde…)  avec ceux plus traditionnels, et des rythmes plus dynamiques qui plaisent  aux jeunes tangueros (comme aux anciens…).

Le tango attire aujourd’hui un public (pratiquants et spectateurs) de plus en plus nombreux et de plus en plus jeune.

Pour notre bonheur à tous !

Claude Gosselin

Synthèse historique rapide avec quelques figures marquantes:

1900 : Angel VILLOLDO (El Choclo)

1910 à 1930 : Roberto FIRPO (La Cumparsita), Julio DE CARO, Pedro LAURENZ

1935 à 1945 : Juan d’ARIENZO, Rodolfo BIAGI, Anibal TROILO, Carlos DI SARLI, Miguel CALO, Alfredo DE ANGELIS, Osvaldo PUGLIESE

1950 : Astor PIAZZOLLA

2000 : GOTAN Project….

Chefs d’orchestres et orchestres historiques

(cliquez sur les images)

Alfredo de Angelis

Juan d’Arienzo

Rodolfo Biagi

Miguel Calo

Francisco Canaro

Osmar Maderna

Edgardo Donato

Roberto Firpo

Pedro Laurenz

Astor Piazzolla

Osvaldo Pugliese

Carlos di Sarli

Enrique Francini et Armando Pontier

Florindo Sassone

Ricardo Tanturi

Aníbal Troilo

Horacio Salgan

Osvaldo Piro

José Basso

Leopoldo Federico

José Libertella

Sexteto Mayor

Los Astros Del Tango

Los 7 del Tango

Tano Genaro

Groupes contemporains

Vale Tango

Silencio

Demoliendo Tangos

El Arranque

El Despues

Juan José Mosalini y su Orquesta tipica

La Fernandez Fierro

Cuarteto Cedron

Gotan Project

Liste bien évidemment non exhaustive

Merci pour vos commentaires et corrections éventuelles.

Nbre de lectures publication originale: 4469

Commentaires de la publication précédente:

Jean-Chris (non vérifié)

dim, 09/02/2014 – 12:59 C’est vraiment très bien fait, merci au(x) contributeur(s) !!!

claudio

dim, 09/02/2014 – 13:40

Merci !

C’est pour l’instant le travail d’un seul homme.

Mais je compte beaucoup sur vos contributions pour l’améliorer !

DJ Bernardo

mer, 16/04/2014 – 12:04

Bravo Claudio pour ton travail.

Plus modestement, j’ai partagé ici une petite vidéo destinée à aider à reconnaître les styles de quelques orchestres.

Bien cordialement

Kathy LEMAITRE (non vérifié)

lun, 27/02/2017 – 11:57

Merci beaucoup pour ce travail d’initiation.