L’invitation vue par une tanguera…

Enième réflexion sur le sujet…on tourne et retourne les arguments, contre arguments…le problème reste entier et mathématique puisqu’il y a toujours plus de femmes que d’hommes! Certes, mais si un code nous imposait de faire « chaise » à tour de rôle, toutes les femmes danserait au moins toutes les 2 ou 3 tandas…ça ce n’est pas réaliste, du moins dans nos régions du sud car je me suis laissée dire qu’à Lille, les cavaliers repéraient les danseuses assises depuis un certain temps et s’empressaient d’aller les inviter. Je n’ai pas vérifié moi même mais les gens du nord, on le sait, « ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors » …c’est donc possible.

Ma technique personnelle qui fonctionne:

Mis à part, le rouge à lèvre assorti aux chaussures(!) et la jolie robe assortie à la coiffure et qui va à ma morphologie (comme dirait une célèbre styliste) que faire ?

– Tout d’abord, repérer les cavaliers que l’on connait (ils vont bien accepter de nous faire danser), l’objectif étant d’être vue sur la piste mais également d’être debout parmi les danseurs au moment de la cortina…

– la mirada : on en parle et on sait que ça marche. Etant habituée à être concentrée pour mon cavalier, je ne regarde pas les autres quand je danse mais si on laisse traîner son regard pendant la danse, on peut accrocher un regard et même un sourire (oui c’est bien de sourire il parait ….).

La mirada fonctionne aussi très bien lorsqu’on est assise et que les danseurs passent devant nous (encore faut-il être assise devant).

– la présence et la bonne humeur (oui, il est difficile de ne pas faire la gueule au fur et à mesure que le temps passe …).

L’autre jour j’ai esquissé quelques pas lorsque la milonga commençait et quelqu’un s’est approché pour continuer avec moi…bon je sais c’est difficile à faire pour un tango langoureux!

– le mouvement : bouger, aller au bar, marcher, se lever, rester debout…sur 8 ou 9 cm de talon !

– l’invitation directe : personnellement je trouve que c’est risqué, plusieurs de mes amies (et certaines de bonnes danseuses) ont pris un râteau. C’est possible si on n’a pas peur du refus, si on a donc confiance en soi et en sa qualité de danse; certains aiment se faire inviter mais on sait qu’ils aiment choisir!

–  essayer d’avoir un abrazo et une qualité d’écoute qui donnera envie d’y revenir …c’est le guideur qui rend la femme belle, enfin c’est ce qu’on doit lui laisser croire…dans toutes les sociétés patriarcales, c’est de cette façon que les femmes ont le pouvoir.

A ne faire sous aucun prétexte:

– rester toutes ensemble (2 ou 3 maximum)

– ne pas choisir ce moment pour discuter longuement avec sa copine!

– se mettre au 5ème rang

– ne pas avoir un brin de coquetterie

J’ai interrogé des tangueros : quelle femme invitent-ils et pourquoi ?

Ils regardent souvent le niveau de danse (et oui ça compte quand même) et essaient d’évaluer un niveau identique au leur.

Ils vont ensuite vers une tanguera plutôt agréable à regarder (tous les goûts sont dans la nature mais il existe des invariants).

Enfin certaines tangueras se voient et se rencontrent plus facilement (CQFD le début de cet article).

Je précise que je ne refuse jamais une danse (même si ce n’est pas un homme charmant qui m’invite et même si ses vêtements ne sont pas à mon goût !!!). Par contre si j’ai, après, le dos cassé, l’épaule traumatisée ou des douleurs aux cervicales, je me débrouillerai pour qu’il n’y ait pas une seconde fois. (sujet d’un autre article)

Jeanne Rose Embry

Articles sur des sujets en rapport:

– Retour de Buenos Aires

– Tango, se rencontrer, s’écouter, communiquer

– The Cabeceo

– Les danseuses n’hésitez pas à inviter!

– Best of des réponses suite à l’enquête de convivialité…

– Dépoussiérer?

– Invitation, vous avez dit Invitation?

– Convivialité dans les milongas

Nbre de lectures publication originale: 814

Commentaires de la publication précédente: