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Une despedida très particulière…

Mardi, 7 heures du matin, il fait un peu frais à Montpellier, profitons en pour coucher sur le papier quelques impressions sur cette magnifique despedida de Tangopostale 2018.
Oh !…des ballons !…non ce sont des petites montgolfières ! Quelques instants plus tôt Christian nous avait informés, il y aura une surprise après la dernière tanda, pour marquer les 10 années de festival.

Mardi, 7 heures du matin, il fait un peu frais à Montpellier, profitons en pour coucher sur le papier quelques impressions sur cette magnifique despedida de Tangopostale 2018.

Oh !…des ballons !…non ce sont des petites montgolfières ! Quelques instants plus tôt Christian nous avait informés, il y aura une surprise après la dernière tanda, pour marquer les 10 années de festival.

A l’heure dite nous nous dirigeons vers la pelouse, derrière le bâtiment. Qu’est ce que ça peut bien être ?…

La foule est très compacte. Les équipes d’aérostiers se constituent très vite. Les petites montgolfières en papier sont gonflées par l’air chaud dégagé par la combustion d’un petit carré de papier imprégné de charbon très léger suspendu en guise de nacelle.

Les allumages sont un peu difficiles, tout le monde n’est pas équipé de briquet.

La première s’envole, majestueuse dans le ciel nocturne de Ramonville St Agne, toute lumineuse, toute jaune, avec sa flamme qui la pousse doucement vers le haut. Premières clameurs d’émerveillement, que c’est joli !!…

Puis une deuxième s’élance, une 3ieme, une 4ieme etc…Le ciel devient vite rempli par ce…festival de montgolfières qui s’élancent les unes derrières les autres pour former un essaim de petits points jaunes qui flottent tous dans la même direction, poussés par la brise légère de cette nuit (il est plus de minuit).

Les poètes sauront trouver un symbolisme à cet émerveillement. Pour ma part et pour rester dans le cadre du festival, j’y vois des tangueros (H & F) qui, pour une fois libérés de leur abrazo,  prennent leur envol vers un chemin de liberté enfin retrouvé…

Bravo à Christian, bravo à tous les organisateurs et bénévoles de ce magnifique festival; 10 ans déjà, 10 années de bonheur, de plaisirs partagés par toute une communautés de tanguéros !

Sans lien direct avec cet évènement qui est venu marquer cette despedida, je voulais ajouter une réflexion personnelle sur les despedidas en règle générale.

C’est pour moi un évènement important, à ne pas manquer. Pas toujours accessible à nombre de participants au festival qui doivent rentrer chez eux pour reprendre leurs activités. Cet ultime moment est l’un des rares où presque tout le monde est décontracté, joyeux…

Après plusieurs jours passés dans un festival on a eu le temps de faire quelques connaissances, de repérer les bon(nes) danseurs et parfois lier quelques amitiés nouvelles.

Après quelques années de pratique du tango on « connaît » beaucoup de monde. De vue…un peu mieux après quelques tandas…et parfois encore un peu mieux quand on a pris le temps d’échanger quelques mots pendant la cortina.

La despedida permet de prendre un contact plus long et plus complet avec certaines personnes. Le petit coin bar avec généralement ses chaises et, dans le cas présent, ses espaces détente, permet de discuter plus longuement. On a quelques fois une idée un peu fausse, un peu déformée de l’autre, celui ou celle qu’on tient dans ses bras (quand même !) pendant quelques minutes, mais qui est cependant assez éloigné; c’est à peine si on perçoit son visage…Là je l’ai face à moi pendant plusieurs minutes, rien ne presse, ce n’est pas la course aujourd’hui, pas d’horaire à respecter, pas d’invitations à rendre, pas de rendez vous, si ce n’est celui que je vis là, en ce moment, avec cette personne. On apprend des choses qu’on ne soupçonnait pas; tiens je n’avais pas compris ça…, je pensais que…alors tu fais…tu vas à…

Les discussions tournent autour du tango, forcément, mais parfois elles s’en écartent.

Le milieu du tango est finalement un monde « normal » où les gens ont parfois des petits problèmes, comme tout le monde. Ils ne vivent pas que de plaisirs et de fêtes.

Bien venue dans le monde réel, bien venue dans la vraie convivialité, dans une approche plus humaine, plus généreuse (pourquoi pas) de notre relation à l’autre que nous pensions connaître et qui est parfois une autre et vraie personne…

Claude Gosselin

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Commentaires de la publication originale

Merci Claude pour exprimer aussi joliment ce que beaucoup d’entre nous ressentent lors d’une despedida suffisamment longue et disposant d’espaces adaptés pour permettre de s’extraire du carcan, nécessaire mais parfois pesant, des milongas qui nous obligent à être attentifs en permanence à tout si on veut la vivre pleinement et contribuer modestement à sa réussite globale.

Quand le temps me manque pour profiter pleinement d’un festival, j’essaie toujours de me rendre au moins à la despedida, par exemple au Festival ARTETANGO à Albi, car à cette époque de l’année je suis généralement surchargé.

C’est l’occasion aussi de revenir sur le vécu de chacun.e : les meilleurs moments, les artistes découverts, ceux qui ont un peu déçu, les surprises concoctées par les organisateurs, …

A Tangopostale chaque année nous trouvons ainsi le temps de réunir lors de nos 10 heures de despedida la plus grande partie possible de l’équipe, flûte de champagne à la main, pour échanger sur le présent et l’avenir.

Et pour cette 10è édition, nous avons souhaité aussi lever nos flûtes avec les festivaliers, eux qui, au même titre que les artistes, les bénévoles et les techniciens « font » le festival, lui donnent sa couleur et à nous les raisons de poursuivre cette exigeante aventure humaine.

Je leur dédie donc ces quelques lignes ainsi qu’aux organisateurs d’événements dont la charge de travail et la prise de risque sont souvent méconnues.

Christian

Merci Claude pour tous ces mots et ces moments partagés. Merci Christian (et toute l’équipe de Tangopostale)  pour cette énergie déployée depuis 10 ans et ce très beau final de la 10ème édition. J’en ai eu les larmes aux yeux de pouvoir vivre cette fin de Despédida. Les ballons envolés, quel plaisir de partager un verre dans la joie. Ce qui m’a surpris aussi, c’est ce temps de convivialité qui a marqué la fin de cette Despédida, pendant près d’une heure, ou j’ai ressenti ce plaisir partagé avec des personnes heureuses d’echanger simplement. Un grand merci et bravo. Jean Claude
Ah là là Toulouse cette année a été pour moi et les amis que j’accompagnais un grand moment de joie et de partage . Nous avons manqué la despedia , car appel és chacuns par nos activités  personelles , mais  cela restera gravé en moi , comme un pur moment de bonheur….

Un petit mot depuis Buenos Aires à ce sujet : il n’est pas rare que quelques danseuses européennes me parlent de Tangopostale mais cette année surprise, cela fait 2 fois en 10 jours que l’on me parle du lâcher de lanternes et qui ? des argentines …
Petit coup de chapeau à l’équipe de brainstorming Tangopostale chargée d’imaginer quelques surprises pour la 10è édition que nous venons de vivre, en particulier Anaya pour les lanternes et NON, nous ne le referons pas cette année car c’est tout le charme de l’éphémère qui disparaîtrait.

Si certains d’entre vous ont quelques idées raisonnables mais originales à nous proposer, DISCRETEMENT pour préserver la surprise, voici l’adresse pour nous les suggérer : contact@tangopostale.com. Réponse garantie.