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Guideuse…Guidé, et autres interrogations.

Le tango argentin est une de ces rares danses (peut être la seule ?) où l’on peut jouer les deux rôles de guideur(euse) ou guidé(e).

La réaction habituelle, quand on aborde son apprentissage, est de choisir le mode guideur quand on est un homme et guidée quand on est une femme. Mais pourquoi ?

Parce que les autres danses de salon se pratiquent traditionnellement sur ce mode, ou est ce par choix véritable ?

L’homme est il destiné à être guideur et la femme guidée ? Il est assez fréquent de voir des binômes (femme/femme, homme/homme) dans les milongas , et j’avoue que je trouve cela très intéressant à plusieurs points de vue.

J’ai essayé 2 ou 3 fois de jouer le rôle du guidé, quand l’occasion s’est trouvée, lors des rares cours où l’on manquait de cavalières, mais j’avoue que c’est difficile et que l’on ne s’improvise pas guidé. De même que le rôle de guideuse quand il est joué par une femme demande une formation bien particulière.

En supposant que l’on prenne le temps de cette formation, l’intérêt de jouer ce rôle quand il intervient en « deuxième » rôle c’est-à-dire après avoir pratiqué le premier, est très instructif car il permet de bien appréhender la sensibilité et les réactions du partenaire, et donc peut conduire à modifier/adapter son comportement, son guidage ou bien sa façon de se laisser guider.

Il permet en plus d’être plus « tolérant » quant aux petites erreurs pratiquées par l’autre, car on a une meilleure vision des difficultés de son binôme.

Voici donc pour quelques avantages à changer de rôle.

Maintenant l’autre point que je voudrais aborder est la question du rôle qui est traditionnellement attribué.

Y a-t-il une prédisposition particulière de la femme à être guidée et inversement pour l’homme ?

Chaque rôle demande-t-il des qualités particulières que seul l’un ou l’autre possèderait ?

Le fait de pouvoir changer facilement, comme discuté plus tôt, conduit à penser qu’il n’y aurait pas de « vocation » à être l’un plutôt que l’autre.

Est-ce alors une question de préférence, de plaisir, une question de se sentir bien dans son rôle ?

J’avancerais qu’il peut y avoir peut être un problème de morphologie, un problème mécanique en quelque sorte, quand on inverse strictement les rôles (la femme prend la place de l’homme), car il est parfois pratique de pouvoir regarder par dessus l’épaule du (de la) guidé pour bien circuler dans le bal. Mais je ne vois rien d’autre …

En réalité, à y bien réfléchir,  je dois avouer que je vois quand même pour ma part une très bonne raison: c’est le réel plaisir éprouvé à regarder les femmes évoluer sur la piste, et c’est bien sûr dans la position de guidée qu’elles sont le plus attractives. Peut être les femmes auront-elles un argument de la même puissance à avancer …

Mais ça, c’est mon point de vue personnel, et personne ne me l’a …guidé.

Claude Gosselin

Nbre de lectures publication originale: 507