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L’univers du tango milonguero…

Depuis quelques mois j’aime de plus en plus danser « milonguero ». Pourquoi depuis seulement quelques mois alors que je pratique le tango depuis plusieurs années, je ne saurais vraiment le dire, mais je pense que c’est peut être l’évolution normale dans cette danse (…)

Depuis quelques mois j’aime de plus en plus danser « milonguero ». Pourquoi depuis seulement quelques mois alors que je pratique le tango depuis plusieurs années, je ne saurais vraiment le dire, mais je pense que c’est peut être l’évolution normale dans cette danse. A voir, à discuter.

Les débutants ne connaissent pas cette façon de danser « milonguero ». Pour deux raisons peut être : il faut d’abord avoir une bonne connaissance des figures du tango et de la façon de se tenir, ce qui demande souvent quelques années de dur labeur. Ensuite cette façon de danser n’est que très rarement enseignée dans les cours de tango, et encore moins pratiquée dans les « milongas ».

C’est quoi le « milonguero » ? C’est d’abord une position très rapprochée des deux partenaires. Le contact est gardé par le buste et par un léger touché de la tête. Et surtout les mouvements sont, on va dire, optimisés au maximum de façon à réaliser des déplacements réduits, de faibles ampleurs. Mais cela ne veut pas dire simplicité ! Au contraire cette technique demande beaucoup d’expérience, de sensibilité musicale, d’équilibre et de tenue. Les deux partenaires doivent donc être tous les deux « avertis » de cette façon particulière de danser.

Avantages: gain de place, risques de collisions limités, économie d’énergie. Ca c’est pour l’aspect pratique de la chose. Autre avantage non négligeable: un plaisir plus profond (développé plus loin).

Et c’est pourquoi on observe cette « technique » là où on a tout compris depuis bien longtemps, en Argentine, et ailleurs dans les espaces où les m2 sont rares et chers !

Les adeptes du milonguero raffolent des encuentros car dans ces évènements les participants sont tous « branchés » et ne risquent pas de croiser un hélicoptère sur leur chemin.

Evidemment ça n’est pas « beau » à voir de l’extérieure. Les démos ne sont jamais faites dans le style milonguero. Le spectacle se fait par les maestros sur des enchainements où les corps sont éloignés et les figures plus faciles à réaliser et surtout à regarder et à admirer. Les accélérations sont également plus visibles et plus démonstratives.

Est-ce la raison pour laquelle le style milonguero est aussi peu enseigné ? J’aimerais avoir l’avis de quelques profs sur ce sujet. Est-il difficile d’enseigner le style « milonguero » ? Mais d’abord est ce que cela peut s’enseigner ? Ou n’est ce pas plutôt une façon de ressentir la danse, la musique, son/sa partenaire, avec une acuité, une sensibilité que l’on ne développe qu’après plusieurs années d’expérience ?

Je vais faire un cadeau à ceux qui ne connaissent pas encore: un bon conseil !!  Essayez dès que vous le pouvez, dès que vous sentirez que votre corps et vos émotions sont prêts. Plongez dans ce nouvel univers du tango milonguero.

Les femmes qui y ont goûté deviennent vite addictes. Beaucoup ferment les yeux et dégustent profondément ces instants. Le retour à la « réalité » demande parfois un temps d’adaptation!  Et les hommes y trouvent des avantages liés également à un meilleur ressenti de leur partenaire, d’où une facilité de guidage, et une moindre dépense d’énergie. Ce qui n’est pas négligeable quand on ambitionne de danser toute une soirée, pour son propre plaisir et aussi celui des tangueras qui attendent toujours plus nombreuses de partir faire un petit tour vers ce « nouveau ciel » milonguero…

Claude Gosselin

PS: je ne prétends pas tout savoir sur cette technique, et je suis très intéressé de connaître vos avis. N’hésitez pas à poster des commentaires (ci dessous si vous êtes inscrits sur le site, ou sinon via ce lien)  Merci – Les commentaires publics sont re ouverts (seront publiés seulement après validation – pour éviter les spams).

Autre demande: si cet article vous a plus, et si vous avez de bonnes connaissances en Espagnol, Anglais, Allemand…merci de m’envoyer une traduction 🙂

Commentaires de la publication précédente:

C’est une excellente idée de parler de l’abrazo en particulier de la distance et de la façon de partager la musique et la danse… Le style milonguero ne s’invente pas, il ne suffit pas de se serrer plus près. C’est donc avec beaucoup de plaisir que je te félicite de développer sur un « essentiel » je crois de la danse du tango. Ensuite, chacun son style et chacune aussi, le cours et le bal sont aussi deux lieux différents, l’un on apprend, l’autre on y va pour danser pour rencontrer des partenaires de danse ou des amis qui partagent notre passion, et ce pourrait être bien des cours de style milonguero en effet…Ce que je préfère dans ce texte, c’est que tu développes le pourquoi on danse le tango, c’est le partage à deux d’un moment sur la musique dans la sensation et non pour faire une démonstration, une performance devant un public: c’est le rôle des maestros qui sont des artistes! Merci pour ce texte, amitiés, Eloïse

Merci pour ce texte, je me permets de modérer cette phrase « Les démos ne sont jamais faites dans le style milonguero » : il suffit de voir les démo, entre autres, de Noelia Hurtado & Carlos Espinosa lien, ou de Céline Giordano et Alexis Quezada lien  ! C’est assez exceptionnel…

Je suis d’accord mais comme tu le dis le style milonguero est loin d’être facile à acquérir et parfois, il faut bien le dire, ce peut être une épreuve quand  la technique n’est pas au point ! On préfère alors  « prendre un peu de recul  » même si les sensations en souffrent .

Je ne suis pas fan non plus des démos mais un couple m’a particulièrement marqué positivement: Fausto Carpino et Stéphanie Fesneau : élégance, complicité, connexion, sensualité, absence de machisme et d’exploits techniques tape-à-l’oeil.

Je me permets un petit commentaire sur les commentaires: Il ne faut pas confondre le tango milonguero que décrit très bien Claude, avec les passages de d’abrazo fermé que réalisent beaucoup de couples de Maestros… Ils font la marche avec un abrazo mais ensuitent ouvrent et font plein d’articulations. Les couples auxquels il est fait référence ont un tango proche, mais je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils dansent le « milonguero » que décrit Claude, car ils font l’hélicoptère 😉 ainsi que des mouvements rapides et dangereux que l’on ne rencontrera JAMAIS dans un encuentro milonguero…

On ne peut parler que de style « Milonguero » c’est un style avec abrazo serré, très intime dans son expression. C’est une forme de tango difficile à maîtriser sur plusieurs aspects.

En premier l’aspect technique, car il est très difficile de s’exprimer dans un espace réduit, il faut nécessairement savoir ou poser ses pieds, précision du geste et avoir en plus une dissociation haut/bas importante, les bustes sont en contacts étroits et les bassins s’orientent en direction du déplacement. Tout ceci pré-suppose un équilibre corporel impeccable.

Le Tango style milonguero ne peut se danser correctement qu’après quelques années d’apprentissage pour les hommes, pour certaines femmes c’est beaucoup plus rapide.

Deuxièmement, l’abrazo serré suppose être à l’aise avec son corps et celui de son ou sa partenaire, c’est parfois une approche difficile pour certains, on ne transgresse pas facilement les codes sociaux donnés par l’éducation judéo-chrétienne.

Quand enfin on arrive à pouvoir s’exprimer selon ces règles, le Tango devient un vrai bonheur de complicité partager, c’est la danse ou le couple s’exprime dans toute sa liberté émotionnelle.

Dans ce type de relation, on devient très vite « drogué » avec cet état passionnel, hommes et femmes confondus.

Les « encuentros milongueros » ont commencés à paraître pour danser entre personnes ayant la même passion, ce sont des groupes fermés pour éviter d’avoir des « hélicopters » qui perturberaient l’ambiance.

Ces « encuentros milonguero » sont assez critiqués car par nature ils ne sont pas ouvert à tous et passe parfois comme étant des sectes, néanmoins, ce type de rencontre attire un très large publics de danseurs malgré les règles strictes qui y sont imposés, pas de figures complexes, pas de boléo, respect de la partité H/F, respect de la ligne de danse, respect des autres danseurs en règle générale en signalant son intention de venir sur la piste de danse. C’est beaucoup, mais donne une ambiance très conviviale.

Malgré toutes ces contraintes, les « encuentros milonguero » sont très plébiscité, il sont généralement prévus 6 mois à l’avance, lorsque les inscriptions sont ouvertes, elles sont terminées en 48h. Preuve de leurs succès.

  Je remercie  les tangueras rencontrées lors de mon premier Festival en Aveyron en 2015  qui m’ont  invité et incité à danser  « milonguero « , ainsi aprés 2 ans d’apprentissage du Tango Argentin avec  une   certaine   » vision panoramique sur  mes pieds  » casi permanente qui me semblait  necéssaire  et grace à elles    ensuite   terminé et découverte  d’un partage, d’une alchimie  une osmose dans la danse à nulle autre pareil, parfois je me demande comment  telle tanguera me suit comme mon ombre, voit,  ressent mes  déplacements  ou pauses même avant que je ne les ai entrepris, bien sûr ce n’est pas à chaque fois, mais à  chaque festival cela se renouvelle  de plus en plus et quand cela arrive, la tanguera restera gravée dans ma téte  un peu comme un   » ex voto   »   (En Bretagne  dans les Eglises  on voit des petites plaques discrètes   de remerciement déposées par les marins ayant survécu à un nauffrage ) . Si nous hommes guideurs arrivons à étre à l’écoute de notre partenaire aussi bien qu’elles le sont auprés de nous cela promet de grands moments de bonheur, sur une autre planète pendant quelques minutes
Bonjour . J ai débuté le tango dans des cours oû l on enseigne exclusivement en style  » milongero « . Pour moi l apprentissage n est pas plus compliqué , mais bien plus agréable .Cela fait maintenant presque 3 ans que je danse et je sors en milonga assez régulierement sans probléme .