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Retour du Festival de Tarbes : décidément incontournable !

Tarbes c’est l’événement de l’été (en compétition avec Toulouse!), pour les passionnés de tango. On prépare son séjour longtemps à l’avance, on sait qu’on va y retrouver bon nombre de connaissances, retrouver également avec plaisir des lieux magiques comme le Jardin Massey, la grande Halle Marcadieu, les petits bars et les apéros tango…

Je franchis les grilles du jardin et les notes connues du tango me plongent tout de suite dans un autre univers. Une foule se presse autour de la piste de danse, beaucoup de curieux assis sur les rares chaises, et une montagne de sacs empilés autour des arbres auxquels j’ajoute vite le mien.

La piste est déjà bien envahie, un regard circulaire pour repérer quelques connaissances, j’accroche une paire d’yeux, et c’est parti pour un premier tour de piste…que je n’accomplirai pas en entier… on piétine, on se bouscule ; négocier les virages de bouts de piste demande un bonne expérience, ça part dans tous les sens, mes semelles s’accrochent au plancher disjoint qui s’enfonce sous mes pas…mais le plaisir est là !!

Une longue file de tangueros marque l’entrée de la Halle Marcadieu. Un petit bracelet coloré, un sourire de l’hôtesse, et c’est parti pour la grande piste !… Arrivé un peu tard, les gradins sont bien chargés et je dois monter tout en haut d’une tribune pour poser mon sac. De la haut je vois la piste, noire de monde, malgré les spots colorés qui inondent l’endroit. Il n’y a pratiquement pas d’espace au centre. La circulation se fait sur 7 ou 8 colonnes en parallèle. Il faut un permis spécial pour circuler ici ! Pendant que les guideurs se décarcassent à naviguer dans cette jungle, les tangueras ferment les yeux…ou bien aident leurs compagnons à circuler, poussent des petits cris aigus quand elles se font marcher dessus par la voisine… c’est le prix à payer ?…

La musique, quel que soit le DJ est sensiblement la même (testée durant plusieurs soirées). La première partie de la soirée est réservée à des tangos classiques, passe partout, et il faut attendre une heure avancée pour entendre un peu de musique alternative, et enfin pouvoir circuler plus librement. J’ai plusieurs fois regretté que le DJ ne prolonge pas certaines cortinas qui me donnaient envie de bouger, envie de sortir de cette torpeur qui commence à envahir après plusieurs heures de tango « classique ». Je sais que c’est un débat, un combat même entre les tenants des deux bords, classique ou moderne ? Pourquoi ne pas alterner les genres ?

Apéros tango, tango de rue, tango bitume, tango moquette, accompagnés d’excellents musiciens qui viennent jouer rien que pour nous, délice pour les oreilles, calvaire pour les pieds, joie de retrouver des amis autour d’un verre…

Réservés aux noctambules, les afters vous poussent jusqu’à 5h du mat ! Ambiance bar, boîte de nuit, plusieurs petites pistes de danse. Le DJ a posé son PC portable sur un coin de table. On est toujours aussi à l’étroit pour danser dans ces espaces exigus, mais c’est cool, pas de problème pour chercher et inviter un/une partenaire, pas de foule à traverser, et une musique moins classique…

La place de la Mairie et son espace de danse sous chapiteau ne se distingue pas par son charme ; pas de canards, pas de paons, pas d’arbres majestueux…pas beaucoup de soleil cette année… Il reste une belle surface de danse (plus grande cette année ? il m’a semblé …). Après avoir jeté le sac à dos le long de la piste et effectué un tour rapide, on peut assez facilement repérer les personnes et inviter (ou se faire inviter!). Les DJ’s m’ont semblé plus libres de leurs choix musicaux et ont laissé libre cours à de belles expériences…

D’autres petits évènements prennent place dans des endroits inhabituels, il faut bien chercher. Comme par exemple cette soirée Fado organisée dans un petit resto rue Desaix, avec une charmante chanteuse à la voix puissante, accompagnée par un guitariste de talent, pour un public restreint et ravi…

Tarbes n’est pas parfait ; on en connaît les inconvénients liés surtout à son succès, mais on y revient pour la diversité et le charme de certains endroits, le grand choix des cours, les orchestres variés, les maestros, les DJ’s, et… tous les copains et copines que l’on va y retrouver, c’est sûr !…

Claude Gosselin

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